Nombreux sont ceux et celles qui se questionnent sur l’impact des éoliennes sur la faune ailée et cet aspect est fort bien documenté. Plusieurs études concluent qu’une éolienne bien positionnée pose un risque beaucoup moindre pour la faune ailée qu’un gratte-ciel, que les vitres de nos habitations ou qu’une autoroute.
Ces études tendent à démontrer le peu d’impact d’un parc éolien sur la faune ailée. Dans le cadre du développement d’un projet, des études spécifiques portant sur les oiseaux et les chauves-souris sont automatiquement réalisées avant l’implantation du parc éolien. Lorsque l’on analyse un site d’implantation d’un parc éolien, il est essentiel d’examiner l’avifaune locale, c’est-à-dire la présence d’espèces protégées et le passage d’oiseaux migrateurs. Des inventaires systématiques sont réalisés pour ces espèces. Ces analyses permettent par la suite de déterminer l’emplacement optimal pour le parc éolien, soit l’endroit spécifique qui causera le moins d’impact possible sur son milieu environnemental.
Aux États-Unis, une importante étude synthèse (Erickson et al., 2001) basée sur 15 000 éoliennes en opération a démontré qu’environ 1,8 oiseaux sont tués par une éolienne chaque année. En ce qui concerne les oiseaux de proie, on dénombre approximativement une mortalité par décennie due par éolienne.
De nombreuses études sont disponibles sur le sujet. À titre indicatif, mais non exhaustif, on peut consulter les quelques références proposées plus bas qui sont, pour la plupart, des articles scientifiques universitaires.
Par ailleurs, la même attention scientifique est portée aux chauves-souris lors des études préalables à l’implantation d’éoliennes.
Dans le cadre de l’étude d’impact, toutes les investigations requises par la réglementation sont effectuées. Ces études sont entamées depuis août 2008 et se sont poursuivies jusqu’à la fin de l’été 2009. Elles ont été réalisées selon les guides et/ou les protocoles établis par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) et par Environnement Canada.
Ces études sont les suivantes :
- Inventaire acoustique des chauves-souris en période de migration automnale;
- Inventaire acoustique des chauves-souris en période de reproduction estivale (été);
- Inventaire radar et acoustique des déplacements de chauves-souris;
- Étude de l’avifaune incluant les rapaces, la sauvagine (canards, oies, cygnes, bernaches, etc.) et les oiseaux terrestres (passereaux et pics), en période de migration automnale;
- Étude de l’avifaune incluant les rapaces, la sauvagine (canards, oies, cygnes, bernaches, etc.) et les oiseaux terrestres (passereaux et pics), en période de migration printanière;
- Étude de l’avifaune incluant les rapaces, la sauvagine (canards, oies, cygnes, bernaches, etc.) et les oiseaux terrestres (passereaux et pics), en période de nidification;
- Inventaire par survol aérien (hélicoptère) pour repérer les nids d’espèces protégées de rapaces (aigle royal, faucon pèlerin et pygargue à tête blanche).
Après la mise en opération du parc éolien, des études de suivi sont requises afin d’évaluer les impacts réels des éoliennes sur l’habitat de toutes les espèces et leur adaptation aux structures du parc. Il s’agit du programme de suivi environnemental post-construction, également soumis à des normes découlant des protocoles établis avec le MRNF et Environnement Canada.
Au sujet des oiseaux migrateurs, bien qu’il n’y ait encore aucune norme réglementaire en ce qui concerne un corridor de migration, certaines règles de précaution peuvent être mises en application afin d’éviter tout impact des éoliennes sur les espèces migratrices. Ces règles sont souvent suggérées par le MRNF à la suite d’une documentation approfondie du corridor de migration et de sa position par rapport au site du projet éolien.
C’est lors des études d’impact, plus particulièrement lors des études reliées à la migration des oiseaux, que les informations exactes permettant de localiser un corridor de migration à proximité ou aux limites du parc sont obtenues. Ces données sont prises en considération lors de l’implantation du parc, afin d’éviter tout impact des éoliennes sur la migration des oiseaux. Le MRNF est impliqué durant tout le processus concernant les mesures d’atténuation à prendre lorsqu’il s’agit d’un corridor de migration.
SOURCES
[1] David Boileau, 2003. Superior Wind Energy, Présentation au Canadian Farm Business Management Council.
[2] Lepczyk et al., 2003. Landowners and cat predation across rural-to-urban landscapes. Biological Conservation, 155 : 191-201.
[3] Erickson, W.P., Johnson, G.D., Strickland, M.D., Young Jr., D.P., Sernka, K.J. et Good, R.E., 2001. Avian Collisions with Turbines: A Summary of Existing Studies and Comparisons to Other Sources of Avian Collision Mortality in the United States. Western Ecosystems Technology Inc., 62 p.